Je
me suis réveillé dans un cube. Peu à peu l'espace
confiné s'est rempli de bruits de plus en plus stridents, sans
que je puisse comprendre d'où provenait ce vacarme. A présent,
les gémissements humains succèdent aux crissements métalliques
et aux coups sourds et répétés de ce qui pourrait
être une batterie. Le cube n'offre aucune issue. Je me prends
la tête entre les mains pour me boucher les oreilles mais les
bruits semblent provenir de mon propre crâne. Finalement je
m'effondre dans un coin du cube et me laisse traverser par ce capharnaüm
de bruits. Les coups résonnent dans mon crâne. Et puis,
au moment où je sens toute volonté de survie s'envoler
définitivement, je m'aperçois que l'ensemble des bruits
dissonants ont fini par former une mélodie. Cette mélodie
est si belle, si inattendue après toute cette violence sonique,
que les larmes me montent aux yeux. J'ouvre les yeux en grand et m'aperçois
que les parois du cube sont en train de s'estomper. Pourtant, je voudrais
rester là, à l'abri des autres, à l'abri du monde
extérieur, définitivement recroquevillé à
l'intérieur de ce brouhaha insondable.